Envoyer les data centers dans l’espace ? C’est l’idée d’Ascend, le projet fou de la Commission européenne, qui a séduit Thales Alenia Space et même Carbone 4, le cabinet de Jean-Marc Jancovici. Mais les maths sont cruelles, et annoncent un désastre financier et écologique.
La promesse : un « Green Deal » pour le numérique ?
Sur le papier, le projet se veut révolutionnaire. Pour réduire l’empreinte écologique des data centers, souvent comparée à celle de l’aviation, Ascend propose une solution radicale : tout envoyer dans l’espace. Une fuite en avant technologique qui répond de façon démesurée à un problème largement surestimé, tant l’industrie du numérique sur Terre améliore déjà fortement son efficacité énergétique.
Les promoteurs du projet vendent une carte postale idyllique : une indépendance énergétique totale grâce au Soleil et au froid spatial. Dans le ciel étoilé, plus de factures d’électricité ni de débats sur nos mix énergétiques. D’immenses panneaux solaires, baignés dans une lumière perpétuelle, capteraient une énergie pure et inépuisable, 24 h/24. Le Graal de l’énergie verte. Mais aussi le radiateur parfait, par la grâce du vide glacial de l’espace (-150 °C à -180 °C), pouvant agir comme un dissipateur thermique ultime. Finis les systèmes de climatisation énergivores et les tonnes d’eau évaporées, le cosmos ferait tout le travail, gratuitement et en silence.