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Temps de lecture : 8 minutes

22 novembre 2025

1 000 milliards de dollars promis à Elon Musk. Des entreprises qui valent plus de 1 500 milliards de dollars. Le capitalisme est-il devenu fou ? Il y a peut-être une autre explication : les lois de l’économie ont changé.

Nous sommes confrontés depuis quelques années à des annonces d’investissements et de rémunérations au sein de la tech qui ont de quoi donner le tournis. Le vote à plus de 75 % de l’Assemblée générale de Tesla d’une hypothétique rémunération d’Elon Musk à hauteur de 1 000 milliards de dollars a, à son tour, créé un émoi compréhensible, tant le montant est difficilement représentatif. Mais face à des faits inédits, plutôt que de faire part de son effarement, voire de son dégoût, comme l’ont fait certains médias et politiques, il est plus utile d’appliquer la sagesse de Spinoza : « ni rire, ni pleurer, ni haïr, mais comprendre ».

Les entreprises de la tech sont quasi omniprésentes dans les débats économiques. Responsables de la majorité de la croissance américaine au premier semestre, elles occupent 9 des 10 places du classement des plus grandes valorisations mondiales (où seule Saudi Arabian Oil est la représentante du vieux monde), dépassant toutes les 1 500 milliards de dollars de valorisation. Une emprise sur l’économie mondiale d’autant plus flagrante lorsque l’on compare les valorisations d’entreprises technologiques avec leurs concurrents sectoriels.

La rapidité de l’émergence du capitalisme cognitif nous force à modifier notre vision de ce monde. Pour celui qui aborde encore les lunettes du capitalisme industriel, il peut être difficilement concevable qu’un commerçant sans aucune présence physique puisse valoir trois fois plus que son concurrent ayant pignon sur rue ; qu’un constructeur automobile japonais vendant dix fois plus de véhicules que son jeune concurrent américain ait une valorisation six fois moindre ; ou encore qu’une marque américaine de smartphones vendant autant de modèles que son concurrent coréen soit valorisée neuf fois plus.

En 2025, la création de valeur ne dépend plus exclusivement du chiffre d’affaires ou du bénéfice.

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