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Les thérapies cellulaires anticancer ont récemment fait leur entrée dans la pratique clinique courante, élargissant de manière significative l’arsenal thérapeutique, notamment dans certains cancers du sang comme les lymphomes. Parmi elles, la thérapie par cellules CAR-T représente une avancée majeure : il s’agit d’une immunothérapie innovante qui repose sur la modification des propres globules blancs du patient, les lymphocytes T, afin de leur permettre de détecter et d’éliminer les cellules cancéreuses. Ils deviennent alors de super tueurs capables de mieux reconnaître les cellules qui n’ont rien à faire là.

Concrètement, les cellules CAR-T sont des lymphocytes T d’un patient donné génétiquement modifiés en laboratoire pour exprimer un récepteur chimérique (appelé CAR, pour Chimeric Antigen Receptor) capable de reconnaître un antigène présent à la surface des cellules tumorales, comme CD19 dans le cas des lymphomes B. Ce traitement est actuellement utilisé lorsqu’un premier traitement de référence a échoué. Mais malgré son efficacité, certains patients rechutent ou ne répondent pas.

Une étude parue en mai 2025 dans la prestigieuse revue américaine New England Journal of Medicine a testé une version « améliorée » des CAR-T : les huCART19-IL18. Ces cellules « armées » sécrètent de l’interleukine-18, une cytokine pro-inflammatoire qui renforce l’activation du système immunitaire et aide à surmonter l’environnement immunosuppresseur de la tumeur.

Les résultats de cette étude de phase 1 très préliminaires sont très prometteurs : 81 % des 21 patients antérieurement traités par des cellules CAR-T « classiques » mais en échec ont répondu au traitement, dont 52 % avec une réponse complète (disparition complète du lymphome), et avec une toxicité acceptable compte tenu du bénéfice attendu. Fait remarquable, certains patients restent en rémission plus de deux ans après l’infusion. Sans ce nouveau traitement, ces patients seraient probablement décédés aujourd’hui…

Ces résultats préliminaires ouvrent la voie à une nouvelle génération de CAR-T plus efficaces car capables de contourner certains mécanismes de résistance. 

Une lueur d’espoir pour les patients en impasse thérapeutique !